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27 novembre 2008

Foot et business

Le royaume du foot-business

par Claire Sanjuan, mis à jour le 28/10/2003 - publié le 30/10/2003

 

Des milliardaires russes, arabes ou américains s'offrent au prix fort les meilleurs clubs ou joueurs. Outre-Manche, ce sport est, plus qu'ailleurs, une bonne affaire

       

 

     

Depuis son arrivée au club de Chelsea, en juillet dernier, le milliardaire russe Roman Abramovitch, magnat du pétrole, 49e fortune mondiale, bouscule le football anglais en débauchant à tour de bras dirigeants et joueurs chez les concurrents. A 37 ans, il est aujourd'hui en passe de prendre place parmi les grands du «foot-business» britannique. Après avoir séduit le joueur argentin Juan Sebastian Veron, il s'est offert au début de septembre l'homme fort de Manchester United: son directeur général, Peter Kenyon. Objectif: élever Chelsea au rang de l'équipe championne d'Angleterre. 350 millions d'euros plus tard, les dettes du club entièrement effacées et 10 nouveaux joueurs recrutés, Chelsea gagne sur le terrain et se fait un nom: «Chelski». Reste maintenant à développer le merchandising sur les marchés émergents, en Russie surtout, en Asie et aux Etats-Unis.

 

De son côté, Manchester United (MU), le plus grand club de football au monde, doit assurer ses arrières. MU est la référence en matière de foot-business. Avec ses 50,5 millions d'euros de bénéfice l'an passé, en hausse de 48% par rapport à l'exercice précédent, pour un chiffre d'affaires de 228 millions d'euros, il est devenu le chouchou des grandes marques de sport: il a passé un accord pharaonique de treize ans avec l'équipementier Nike, pour 473 millions d'euros, et un autre avec l'opérateur de téléphonie mobile Vodafone, son «partenaire maillot». «Manchester est devenu une marque de luxe, un peu comme Gucci, qui fabrique de l'argent grâce à son nom, affirme Stan Lock, analyste financier chez Brewin Dolphin Securities, maison de courtage de la City. S'il y a un club à acheter aujourd'hui, c'est bien celui-là! Tous les autres ont du mal à s'en sortir. Les salaires mirobolants des joueurs plombent les finances des clubs anglais.» David Beckham, capitaine de Manchester, touchait 140 000 euros par semaine avant son départ pour le Real Madrid, Thierry Henry émarge à 93 000 euros par semaine à Arsenal et Patrick Vieira, capitaine du même Arsenal, à plus de 100 000 euros. Du coup, le club le plus riche du monde semble sous la menace d'une OPA de façon quasi permanente. Ainsi, depuis octobre, son capital a subi d'importantes modifications, suscitant des rumeurs d'offres de reprise. Selon la presse britannique et des informations parties de la City, plusieurs milliardaires s'agitent et spéculent, poussant l'action du club au plus haut depuis deux ans et demi.

S'offrir le joujou de leurs rêves

L'Australien Rupert Murdoch, propriétaire notamment des chaînes de télévision par satellite BSkyB, à défaut de ne pas avoir pu se payer Manchester United en intégralité, a vendu ses parts à JP McManus et John Magnier, deux hommes d'affaires irlandais adeptes des écuries de chevaux de course, qui possèdent désormais à eux deux plus de 23% du capital. Au même moment, le milliardaire américain Malcolm Glazer, magnat du sport, a triplé sa part dans le club, la portant à 10%.

Acquérir le club le mieux géré du monde en fait rêver plus d'un, mais ceux qui pourraient se le permettre sont moins nombreux. Le premier est un Russe, au moins aussi riche que Roman Abramovitch; le deuxième, un milliardaire du Moyen-Orient; le troisième, un Européen - le Néerlandais John de Mol, cofondateur de la société de production Endemol, qui a inventé l'émission Big Brother, alias Loft Story en France. Déjà actionnaire de Manchester à hauteur de 3,5%, il a augmenté sa participation tout récemment à 4,11%. Le quatrième serait un milliardaire américain, Philip Anschutz, qui s'apprêterait à lancer une offre de 715 millions d'euros.

Il rejoindrait alors le club très fermé des milliardaires fans de foot qui ont déjà cassé leur tirelire pour s'offrir le joujou de leurs rêves, tels l'Egyptien Mohamed al-Fayed, à la tête du magasin Harrods et propriétaire du FC Fulham depuis 1997, et Danny Fiszman. Ce dernier a pu, grâce au négoce des diamants, racheter Arsenal en 2000, tandis que Milan Mandaric, roi de l'électronique aux Etats-Unis, s'est successivement offert le club français de Nice, en 1998, puis Portsmouth. Quant à Richard Murray, producteur en Grande-Bretagne de l'émission Qui veut gagner des millions?, il a injecté la bagatelle de 8 millions d'euros dans le club de Charlton. «Ces Pères Noël du foot s'offrent au prix fort le cadeau de leurs rêves, celui de leur passion», conclut Stan Lock.

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